La rougeole est de retour en France !

Les premiers symptômes de la rougeole sont les suivants :

• sensation de malaise avec fatigue ;
• forte fièvre (augmentation de la température du corps jusqu’à 39-40 °C) ;
• toux, rhinite (écoulement du nez), conjonctivite (larmoiement, gonflement des paupières, rougeur des yeux) ;
• gêne à la vue de la lumière.

Ces signes durent environ trois à quatre jours.

Ensuite, en moyenne 14 jours après la contamination, débute une éruption cutanée de « maculo–papules ». Ce sont des petites taches rouges légèrement surélevées qui apparaissent d’abord derrière les oreilles et sur le front. Ces taches rouges laissent quelques intervalles de peau saine et s’étendent ensuite sur le visage, le cou, le haut du corps, puis jusqu’aux pieds autour du troisième jour. Elles s’accompagnent de ganglions.

La maladie dure au total environ une dizaine de jours. Elle provoque une grande fatigue qui peut affaiblir pendant plusieurs semaines et rendre plus vulnérable à d’autres maladies.

La rougeole peut entraîner des complications graves nécessitant une hospitalisation. Les complications sévères sont plus fréquentes chez les enfants de moins de un an et les adultes de plus de vingt ans. La rougeole peut entraîner :

• une otite aiguë (complication très fréquente chez le nourrisson), une laryngite ;
• une broncho-pneumonie parfois avec des difficultés respiratoires sévères nécessitant une hospitalisation ;
• une complication neurologique comme l’encéphalite dans un cas sur mille. Elle se manifeste par une fièvre élevée, des maux de tête, des troubles de la conscience et peut entraîner le décès ou des séquelles graves irréversibles dans 30% des cas (troubles mentaux, paralysie, épilepsie) ;
• une conjonctivite qui peut évoluer vers une atteinte de l’œil (kératite) et la perte de la vue ;
• des douleurs abdominales avec diarrhées ;
• un purpura thrombopénique, une myocardite, une atteinte du foie ou des reins sont aussi possibles.

La rougeole comporte également un risque plus élevé de complications graves chez :

• les femmes enceintes avec risque d’anomalies du fœtus, de mort in utero du fœtus et de rougeole congénitale selon la date de survenue de la rougeole ;
• les personnes immunodéprimées, c’est-à-dire des personnes ayant des défenses immunitaires affaiblies ;
• les nourrissons de moins d’un anqui ne peuvent pas être vaccinés.

La rougeole peut survenir à n’importe quel âge, chez une personne qui n’a pas été vaccinée ou qui n’a pas déjà eu la rougeole. Contrairement à ce l’on pourrait penser, la rougeole n’est pas uniquement une maladie de l’enfance.

Ainsi, en 2010, la moitié des cas déclarés étaient des personnes qui avaient 15 ans et plus.

Or, les complications les plus sévères sont plus fréquentes chez les adolescents et jeunes adultes et chez les jeunes nourrissons (moins de 12 mois). Chez les plus de 15 ans, dans un cas sur deux de rougeole, une hospitalisation est nécessaire.

Proportions des cas de rougeole déclarés en France par année et par tranche d’âge 2008-2012 :

PAROLE D’EXPERT

Docteur Isabelle Parent du Châtelet, médecin épidémiologiste, Institut de veille sanitaire (InVS) : « Entre 2008 et 2011, nous avons constaté une augmentation très importante des cas de rougeole, tout particulièrement chez les jeunes adultes, qui sont plus souvent hospitalisés pour des complications graves. Des cas évitables si l’on procédait systématiquement à une vaccination de rattrapage des adolescents et jeunes adultes ».